Après trois tomes de destructions massives, que pouvait-on encore espérer d’un auteur souhaitant terminer avec style son épopée ? Personnellement, j’aurais apprécié une conclusion aussi inattendue que certaines prémices de ce pavé. Malheureusement, il semble cette fois-ci que Keyes, contrairement à certains personnages de son récit, ait épuisé toute sa chance et en soit réduit aux vieilles recettes de la bataille finale(1). Et c’est bien malheureux, après toute l’inventivité déployée dans les tomes précédents, de voir tout ça se résoudre, d’une part à une bataille pour sauver New Paris(2), et d’autre part en un affrontement mystique entre deux des personnages les plus intéressants de ce récit. Quelque part, j’aurais dû m’y attendre. Le premier tome était en effet trop écrasant pour permettre à des suites de s’épanouir sereinement. C’est en fait une formidable leçon à tous les apprentis auteurs de la Terre : on peut écrire avec style (ce qui est le cas ici(3)), disposer d’une idée et d’un univers très "crédible"(4), avoir sous la main des personnages tout à fait fascinants (de Benjamin Franklin à Red Shoes en passant par un fascinant Tsar Pierre de Russie), et pourtant gâcher ce formidable matériau par ce que j’appelerais une "apothéose précoce" qui fait de tout le cycle une espèce de petite mort littéraire particulièrement pathétique parce que pas mauvaise en soi, mais cachée dans l’ombre d’un titanesque premier tome. Donc voilà, l’âge de la déraison, c’est bien ça, déraisonnablement long. Et j’en suis particulièrement déçu, même si ça peut paraître difficile à croire. (1) Facilement, on peut faire remonter ça au Seigneur des Anneaux. Toutefois, je me souviens avoir entendu quelqu’un m’expliquer que ça fait partie de l’imaginaire anglo-saxon, puisqu’on retrouve également le concept de la bataille finale dans tous les films d’action, pusique ça semble venir tout droit des légendes Vikings, ou autres nordiques, avec le Valhalla et l’ultime bataille du bien contre le mal (Aaaah ! Sors de ce corps, Dubbya !).(2) que le traducteur aurait été inspiré de traduire en "Nouvelle Paris"(3) même si les transitions entre les multiples personnages deviennent à un moment vraiment agaçantes quand le lecteur est obligé de passer en plein chapître, et presqu’en plein paragraphe, de l’un à l’autre.(4) Il faut en effet une bonne dose de suspension of disbelief pour accepter l’idée initiale de l’Ether comme paradigme scientifique de base. Mais ça, c’est fait dans le formidable premier tome.
The conclusion to the Age of Unreason picks up immediately after the events of book 3. The angelic forces of the malakim have assembled a massive army that's sweeping across North America, destroying all in it's path or recruiting those who will fight for them. They also are armed with a new weapon in the pseudo-scientifical war against humanity, engines that will let the most powerful malakim to take a physical form, literally obliterating all life in their path.Against this, the meager forces of the Americas are led by Benjamin Franklin and his allies, as they try to hold a fragile alliance together to fight a hopeless battle. The forces against them have beat them to the court of New France, and winning over their last possible redoubt and haven might be over before it's begun. Fortunately, Ben's combination of tenacity, earnestness, clever wit, and diplomacy have pulled him out of tight spots before. This time, can he pull another scientific miracle out of his hat, even while his life's work and marriage are in shambles? In other fronts, Adreinne is seeking to catch up with the army that she in part was responsible for, trying to discover a way to stop the malakim, the deposed Tsar Peter is looking to reclaim his empire, and Red Shoes has undergone a monstrous transformation as he wrestles with beings of great power from the spirit world. Will all these events converging, Ben Franklin will have to change the very nature of reality to fight for humanity's survival.
Do You like book The Shadows Of God (2002)?
This book is just a maelstrom. It brings the whole series together, all the characters together, for one fight, one purpose, one deciding moment. There are still far too many lucky coincidences, far too many characters survive when they shouldn't have, too many things happen that shouldn't happen, the writing still isn't as good as it should be... But there comes a moment when none of that matters anymore, when you see how everything comes together and are drawn inside that maelstrom yourself. The ending may be something of a disappointment for some, myself included, but... One hell of a ride. One hell of a ride.
—Robert Negut